Tu comprendras quand tu seras plus grande
"On vit, on respire, on fait des projets, et soudain, on n'existe plus. La vie est comme un château de cartes. On met un temps infini à le construire, on essaie de poser des bases solides, on monte un étage après l'autre, et puis un jour tout s'effondre et quelqu'un les range dans un boîte."
"Parce que la mort est un sujet qui paralyse tout mon être et m'empêche de raisonner normalement. Moi non plus, je ne parviens pas à accepter le fait qu'un jour nous ne sentirons plus, nous n'entendons plus, nous n'aimerons plus, nous n'existerons plus. Moi aussi je me demande où on va après, et ça me fiche une trouille terrible."
Tu comprendras quand tu seras plus grande
Virginie Grimaldi
Le livre de poche
473 pages
8.10 euros
"Vous voulez vraiment entendre que même les souvenirs heureux deviennent douloureux quand on perd ceux qu'on aime ?"
Résumé ~
"Ce sentiments d'être tous pareil, au fond, nous les humains. Que l'on vienne de France ou du Mali, que l'on soit blond, chauve ou crépu, que l'on préfère les langues ou la chimie, que l'on soit généreux ou pessimiste, on vivra tous des joues, on sera tous frappés par des drames, on connaitra le chagrin, on expérimentera le bonheur. les émotions, ça s'appelle. Un truc universel."
Quand Julia débarque comme psychologue à la maison de retraite Les Tamaris, elle ne croit plus guère au bonheur. Une fois sur place, elle se souvient aussi qu'elle ne déborde pas d'affection pour les personnes âgées. Dire qu'elle a tout plaqué pour se sauver, dans tous les sens du terme.
Mais au fil des jours, la jeune femme découvre que les pensionnaires ont des choses à lui apprendre. Son quotidien avec des papys farceurs, des mamies fantaisistes et des collègues au coeur brisé qui pourraient bien l'aider à retrouver le sourire.
Sans oublier Raphaël, le petit-fils d'une résidente, qui ne la laisse pas indifférente...
Une histoire de résilience, d'amour, d'amitiés, un livre plein d'humour et d'humanité, qui donne envie de savourer les petites joies de l'existence.
"Lorsqu'une personne meurt, ils ne la mentionnent plus devant ses proches, ils deviennent doués dans l'art de trouver nombre de sujets de conversation qui n'ont aucun lien avec le disparu. Par peur de faire mal, sans doute. Comme si on attendait de l'évoquer pour souffrir."
Mon avis ~
"Parfois, j'ai cette drôle d'impression que la vie est un jeu vidéo. On commence la partie avec des jauges pleines. La jauge de sérénité, la jauge de force, la jauge d'énergie, la jauge de joie. Sur notre chemin, on va croiser quelques ennemis, faire face à des attaques, parfois se tromper de chemins, sauter sur des bombes, chuter dans des trous, buter contre des obstacles. A chaque fois nos jauges vont être entamées, mais des bonus "bonheur, vont nous aider à les recharger. Le bonus "mariage", le bonus "naissance d'un enfant, le bonus "soirée en famille". Ces bonus sont précieux, ce sont eux qui déterminent la qualité de la partie, parfois même sa durée. A la fin de chaque tableau, on doit affronter un gros monstre. Parmi les plus terrifiants, il y a le monstre "deuil", le monstre "maladie", le monstre "chômage", le monstre "rupture". Ceux là, ils sont coriaces, il faut du temps pour en venir à bout. Même si on y parvient, ils emportent toujours avec eux une bonne partie de chaque jauge. Un jour les bonus ne sont plus assez costauds pour restaurer la joie, l'énergie et la force."
Tu comprendras quand tu seras plus grande de Virginie Grimaldi a été pour moi un véritable coup de cœur. Ce roman réussit avec brio à mêler les générations, les émotions et la réflexion sur la vie, tout en gardant une douceur et une justesse remarquables. Dès les premières pages, j’ai su que j’allais passer un excellent moment de lecture.
"Et puis, s'il n'y avait pas les bas, on n'apprécierait pas autant les hauts."
Je me suis profondément attachée aux personnages, et plus particulièrement aux résidents des Tamaris, qui apportent chacun leur personnalité, leur histoire et leur sensibilité. Ce mélange de parcours, d’âges et de vécus donne une dimension humaine et chaleureuse au récit. On passe du rire à l’émotion en un instant, et c’est cette sincérité dans les sentiments qui rend l’histoire si belle et si vraie.
"Le chagrin rapproche ceux qui le partagent. Ca tombe bien, parce qu'il est moins lourd à porter à deux."
L’écriture de Virginie Grimaldi est, comme toujours, fluide, poétique et pleine de bienveillance. Elle a ce talent rare de transformer des moments simples en passages chargés d’émotion, de faire réfléchir sans jamais alourdir le ton. Chaque mot semble choisi avec soin pour nous faire ressentir ce que vivent ses personnages, et cela fonctionne à merveille.
"Parce que vous ne vous faites pas confiance. Votre plus grande peur, c'est vous. Si vous étiez ma petite fille, je vous dirais que, si vous vous débarrassez de cette peur de vous-même, vous n'aurez plus peur de personne. Personne ne vous fera plus souffrir si vous croyez en vous."
Le retournement de situation à la fin du livre est particulièrement bien amené. Il donne une autre lecture à toute l’histoire et laisse une impression forte une fois la dernière page tournée. C’est une conclusion à la fois touchante et juste, qui clôt parfaitement ce récit plein d’humanité.
En refermant ce roman, j’ai eu ce sentiment rare de plénitude et de gratitude qu’on ressent après une lecture marquante. Virginie Grimaldi confirme encore une fois son talent et sa capacité à écrire des histoires profondément humaines. J’ai déjà hâte de poursuivre ma découverte de ses autres ouvrages.
"La douleur a beaucoup de défauts, mais au moins une qualité : elle réunit."
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